Manifestation à Carcassonne
Nous étions entre 300 ou et 400 le matin pour un défilé en ville de 10 h à 11 h 30. Beaucoup d’entre nous sont partis vers la Cité en petits groupes. Au plus fort moment, nous avons été une cinquantaine aux abords de l’entrée principale, avec banderoles, tee-shirts, sans cris. Nous sommes restés tout le temps que l’on a souhaité, c’est-à-dire jusqu’à l’heure de la manif officielle à proximité des arènes. Tout s’est très bien passé, les touristes en nombre nous soutenaient, pas de forces de l’ordre pour nous dire de partir.
A ce moment là, je sentais la motivation des militants, une motivation que je n’avais jamais sentie à Carcassonne, mais ce n’était rien comparé a ce qui allait arriver. De la cité ou d’ailleurs, tout le monde a tenté de rentrer dans la zone interdite par petits groupes, sans organisation mais avec une grosse motivation de dire aux taurins qu’on ne lâchera plus rien.
Comme à Alès, les taurins pensaient passer au milieu de la manif pour rejoindre les arènes. La tension est montée. Afin d’éviter tous débordement, le pont a été barré à la circulation par les forces de l’ordre et les taurins n’avaient plus, eux non plus, le droit de passer. Afin que les sadiques ne ratent pas une goutte, la séance de torture a été reportée d’une heure.
Une fois tout le monde parqué derrière les barrières prévues pour nous contenir, des militants se sont approchés des berges afin d’être au plus près des arènes, sans enfreindre la zone interdite. Une fois sur les berges, certains n’ont pas hésité à traverser l’Aude, se mouillant jusqu’aux mollets. Voyant la chaîne humaine se créer pour franchir la rivière, les CRS sont venus nous attendre sur la rive opposée. Ayant peur que certains soient emportés par le courant, les forces de l’ordre ont dû rester calmes. Ayant gagné pas mal de mètres, tout le monde criait les slogans. Lorsque l’heure de fin de la barbarie approcha, on est retourné sur le pont afin que les afiocs soient obligés de faire un détour pour rejoindre leurs voitures. D’autres sont partis sur le pont où le passage était autorisé.
21 h 15 le pont était rouvert à la circulation – fin de l’action.
Cédric Mouysset
Revue de presse
- La Dépêche : “Carcassonne. Le coup de force des anti-corridas”
- L’indépendant : “Psychose à la corrida de Carcassonne”