Je ne sais pas si ma réaction peut avoir un rapport avec le pacifisme, mais, du moment qu’elle touche la société, les traditions, les coutumes antédiluviennes, la violence et l’éducation, je pense qu’il s’agit de domaines qui nous touchent de près.

UN SADOPSYCHIATRE célèbre, « LA » référence paraît-il en matière de conseils aux ados, et partant aux parents, devenu quasiment le gourou en la matière (j’allais écrire en l’amateur l) se déclarait récemment non seulement aficionado abêti [non j’ai dit averti] – et qu’on ne me dise pas que « c’est son droit », vu qu’il s’agit d’un crime, bien que non reconnu comme tel, puisque les crapules qui nous gouvernent sont tous des adorateurs de la tuerie sanguinaire, de la torture, hormis, heureusement. certains, mais notre chère nouvelle ministre de la Culture aura bien du mal a effacer les ignominies de son prédécesseur qui a inscrit ce crime organisé au patrimoine culturel, d’autant plus de mal que ses collègues, a commencer par le pire de tous, à l’intérieur, sont tous fervents partisans de la barbarie – revenons à notre mouton, lequel se déclarait, dis-je, pro corrida, ce qui en soi est déjà une tare importante de la part d’un individu se prétendant le psycialiste de la gent enfantine. Mais, de plus,
pour lui, le spectacle du massacre organisé d’un animal, en l’occurrence un taureau, serait bénéfique pour l’enfant. Il va de soi que ce spectacle, qui fait partie des traditions, tout comme les guerres, tout comme, chez certains, l’esclavage,
l’utilisation de main-d’œuvre de moins de dix ans, facilement maîtrisable à coups de bâton, de pied, de tout ce qu’on veut, et jetable en cas de mauvietterie constatée, il
va de soi que ce spectacle est un excellent moyen d’éducation. Il faut bien que les enfants soient confrontés au monde qui les entourloupette. Et tant qu’ils ont, les enfants, des pédochoses comme celui-la pour veiller sur leur santé, pour répondre à leurs angoisses, pour écouter leurs histoires, leur mal-être, leurs agressions, leurs phobies, le monde est sauvé. Et c’est pourquoi je réagis dans notre journal. Car
nous, les naïfs pacifistes, les doux rêveurs qui nous voulons pionniers d’un monde sans guerre, sans violence, nous sommes finalement bien loin de la vérité. Nous n’y connaissons rien, nous ne connaissons rien a l’enfance, qui a besoin de spectacles violents, de jouets violents, de jeux sanguinaires. organisons des corridas dans les écoles et pourquoi pas des viols collectifs, puisque c’est aussi l’une des choses
que les enfants, dixit notre rufologue averti, supportent très bien.

C’est merveilleux d’être un « expert », d’être reconnu médiatiquement et de pouvoir dire n’importe quoi. Il n’y a pas de sot métier. Il y a néanmoins des sommités qui, de par leur statut statufié, peuvent tout se permettre, y compris d‘abuser- car il s’agit bien de cela – de l’enfance. Abus textuel sans doute, de quoi poursuivre la fabrication sociétale de traumatismes qui fournira du travail pour longtemps aux psys.

Je pense évidemment a notre ami Théodore Monod, membre d’honneur du ROC (Rassemblement des opposants à la chasse), mais également du Crac (Comité radi-
calement anticorrida, dont j’ai l’immense honneur de faire partie).

Yves Le Car

NB : Pour nos lecteurs insensibles aux médias, précisons que Marcel Rufo est : le pédopsychiatre dont : on parle. [NDLH]

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