Compte rendu de la triple manifestation unitaire du 20 mai 2012 à Alès
Couverture médiatique recensée pour l’instant : France 2 et France 3 étaient présents (merci par avance si vous trouvez une trace de diffusion), des articles ont paru le 20 et le 21 mai dans Midi Libre, La Marseillaise, Objectif Gard. Radio Totem, Radio France Bleu Gard Lozère, France Inter (Denis Cheissoux), TV Sud ont relayé nos actions.
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Tout d’abord, je tiens à remercier, au nom de l’équipe organisatrice, tous les militants courageux qui non seulement ont fait le déplacement, mais qui ont résisté aux trombes d’eau qui ont provoqué l’annulation de la corrida équestre du matin. L’ignoble Rui Fernandes est reparti au Portugal sans avoir procédé au massacre de taureaux, ni à l’éventration de chevaux.Petite anecdote : entrant dans un restaurant alésien, il est tombé sur un groupe de militants arborant les tee-shirts du CRAC Europe, et il est reparti aussitôt. Heureux présage pour 2013 !
Les péripéties et rebondissements de cette journée particulière furent nombreux, j’en viens donc à l’essentiel. Nous avions déclaré dans les délais légaux deux manifestations pour ce sinistre dimanche 20 mai. Le vendredi matin, au cours d’une conversation avec M. Marx, sous-préfet d’Alès, j’avais négocié le fait de pouvoir être présent avec notre puissante sono venue de Paris, dans une rue proche des arènes. Mais le dimanche matin à 9 heures, nous découvrons cette rue bloquée par des fourgons de la police. On nous demande de garer nos véhicules plus loin. S’ensuivent des menaces d’envoyer en fourrière la camionnette avec la sono ainsi que mon véhicule personnel. Appel au préfet qui m’avait communiqué son numéro de portable pour tenter de dénouer la situation. Il était censé arriver une heure plus tard ! Pour éviter de se retrouver en fourrière, la camionnette doit quitter les lieux et elle se retrouve bloquée plus loin par deux véhicules de police. Pour notre sécurité, paraît-il ! Les autorités se moquent de nous. Le message est clair : pas de sono dérangeante ! Nous négocions avec le sous-préfet enfin arrivé et le directeur de la police du Gard, M. Janas, le retour de notre véhicule. Il est autorisé à se rapprocher, mais reste beaucoup trop loin à notre goût. En « compensation », je suis autorisé à aller dans les arènes, sous escorte, avec le directeur de la police départementale, pour constater que le bruit des mégaphones, sirènes et autres cornes de brume est bien audible dans les arènes et est susceptible de déranger, ce qui est notre objectif. À 10 h 45, un quart d’heure avant le début de la séance de torture, je constate que les arènes sont vides ! Et notre action sonore porte bien jusqu’aux arènes. À partir de cet instant, la très forte tension avec les responsables des forces de l’ordre s’apaise un peu et la manifestation peut vraiment commencer : 200 personnes selon les médias, 250 selon la police ! Pour une action organisée en quinze jours, c’est déjà une belle mobilisation, grâce à toutes les associations et groupes informels partenaires. Les slogans se succèdent, le niveau sonore est très élevé. Nous profitons des changements de slogans pour demander aux responsables des associations présentes de se faire connaître : le président de la BAC Marseille, Mario Valenza, est présent, le CLAM est également représenté ainsi que le CAS de Hollande. Des militants se réclament de la SPA et de la Fondation Bardot, l’association Combactive a fait le déplacement depuis Dijon. La présidente de l’association C.H.EV.A.L., Paula Loïs, et la porte-parole de l’Alliance anticorrida, Claire Starozinski, sont appelées à prendre la parole. Elles répondent toutes les deux présentes et l’ensemble des militants de la lutte contre la barbarie des arènes ne peut que se réjouir de cette unité dans la lutte que nous appelons depuis longtemps de nos vœux. Il est midi, et nous apprenons, tous plus trempés les uns que les autres, que la corrida du matin est annulée pour cause d’intempérie. Victoire ! Et exit Rui Fernandes, l’éventreur de chevaux et massacreur de taureaux…
À 16 heures, pour la seconde manifestation, nous sommes encore plus d’une centaine ! Nos véhicules sont à nouveau bloqués une vingtaine de minutes en attendant le feu vert de la commissaire de police. Décidément, nous dérangeons beaucoup. Certains membres de la police municipale semblent faire de l’excès de zèle et affichent leurs idées procorrida. Quelle honte ! Malheureusement, le ciel est moins sombre et quelques gouttes de pluie ne suffisent pas à décourager les assoiffés de sang, de souffrance et de torture. Des parents emmènent leurs enfants voir ce spectacle barbare et leur passage provoque l’indignation et les huées. Comment peut-on être à ce point irresponsable ?
17 h 30, le massacre a commencé… Qui est le responsable de cette ignominie ? Max Roustan, le maire d’Alès, qui avait tout pouvoir pour faire annuler le massacre de six taureaux forcément innocents. Nous demandons et obtenons, alors que cela n’était pas prévu, l’autorisation d’aller manifester sur les marches de la mairie d’Alès. Une manifestation improvisée et bruyante parcourt les rues de la capitale des Cévennes. Les banderoles sont déployées contre les murs de la mairie, la sono est mise en place, des slogans sont lancés : « Corrida barbarie, Roustan complice ! » Le maire de cette ville de sang, tout comme le maire de Fréjus dans les années 2000, grâce à l’action formidable à l’époque du CAC 83, va comprendre ce qu’est une mobilisation citoyenne.
Nous vous appelons à poursuivre les appels téléphoniques, les mails, en direction de la mairie d’Alès et de l’adjoint à la tauromachie, François Gilles, qui agitait hier son mouchoir blanc dans les arènes pour faire couper des oreilles (sur des taureaux parfois encore vivants, comme l’a demontré le film historique de Jerôme Lescure, « alinéa 3 ») : toutes les coordonnées sur : Alès : la honte !
De nombreuses actions sont en préparation ! Nous ne lâcherons plus le maire d’Alès jusqu’à obtention de l’abolition ! Le massacre du 20 mai 2012 sera le dernier au pays de la châtaigne !
Nous vous proposons dès à present de réserver votre week-end du 11 et 12 mai 2013 pour empêcher la tenue des corridas à Alès au cas où le maire ne se rendrait pas à la raison dans les mois à venir. Nous etions 4 000 a Paris en février 2012. Soyons plus de 5 000 à alès en mai 2013 ! Faites passer l’info dès maintenant. Le groupe du CRAC d’Alès a déjà commencé à travailler pour vous accueillir ! Si les corridas sont supprimées avant cette date, nous fêterons dignement cette victoire !
A très bientôt pour la suite et un immense merci à tous !
Merci à celles et ceux qui ont des photos devant la mairie de m’en envoyer une copie par mail.
Pour l’équipe
Jean-Pierre Garrigues
Vice-président
CRAC Europe