Notre présence était une première à Arles lors de ces démonstrations qui, jusqu’à aujourd’hui, se déroulaient en toute tranquillité (nos propos ont été recueillis par un journaliste de La Provence). Une banderole a donc été déployée et des tracts ont été distribués sur le lieu même où se déroulaient les démonstrations de capeas (jeux de capes) effectuées par les jeunes élèves tortionnaires. Les militants sont restés là un moment, sous les yeux méprisants des aficionados. La mère d’un des élèves tortionnaires s’approche pour nous rappeler que, là, on ne tue pas les taureaux. Mais nous le savons bien, que, là, les taureaux ne sont pas tués… Nous lui rappelons donc que nous ne sommes pas dupes et qu’il est évident qu’aux yeux de TOUS ils ne vont pas s’amuser à assassiner de jeunes bovins qui risqueraient de hurler de douleur, qui pourraient tenter de s’échapper et qu’on obligerait à rester là, qui risqueraient de se faire transpercer de part en part par les épées maladroitement plantées par leurs petits bourreaux. Nous le savons, qu’ils ne tuent pas… là ! En énumérant à cette mère toutes ces horreurs et lui montrant donc que nous SAVONS, la voilà qui tourne les talons. Elle a compris que nous, elle nous dupera pas !

Nous quittons donc ce lieu nauséabond, où l’on vient de forcer un tout jeune bovin à sortir du camion à coups de pique d’abord, puis à coups de décharges électriques, pour enfin pouvoir jouer de lui au milieu d’une piste où il n’a même pas envie de se trouver. Quel respect !

Nous préférons donc sillonner les rues de la ville en affichant photos et banderoles et distribuant des tracts pour informer les ignorants. Certains Arlésiens « anti » sont heureux de nous voir et se sentent soudainement un peu moins seuls. Mais bon, nous constatons qu’Arles est pire que Nîmes. C’est la « planète corrida », et malheur à celui qui osera montrer du doigt cette barbarie. On le ressent même chez ceux qui sont contre. On croirait qu’ils sont tenus de se taire, sous peine de…

Nous sommes donc ravis d’avoir brisé ce mur. Désormais, Arles ne sera plus tranquille. Nous avons compris que nous devons mettre un bon coup de pied dans cette fourmilière protorture laissée, jusqu’alors… un peu trop en paix !

Une chose est certaine, nous avons bien fait de prévenir la police de notre venue, car nous sentions bien que sa présence retenait certains aficionados de venir nous agresser.

À bientôt, Arles, nous avons un œil sur toi !

Nathalie Valentin
Déléguée du Gard pour le CRAC Europe

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