Corrida : après un saut dans l’arène à Palavas-les-Flots, les aficionados appellent à la « guerre »
Des militants opposés à la corrida ont sauté dimanche 10 mai 2015 dans les arènes de Palavas-les-Flots, juste avant le début du spectacle. Rapidement évacués par la police et par le personnel des arènes, certains d’entre eux ont été sérieusement blessés.
Hier, dimanche 10 mai, était le dernier jour de la Féria de la Mer à Palavas-les-Flots. La corrida de l’après-midi a été le théâtre d’une action anti-corrida : 6 militants ont sauté sur la piste juste avant le début du spectacle, en criant « Corrida Basta ! ». Après avoir couru quelques mètres sur le sable, ils ont été évacués vers la sortie par des aficionados, qui sont intervenus très brutalement. Sur une vidéo du saut, on voit clairement deux hommes en blanc sortir du callejon et se jeter sur un militant, puis le projeter au sol et commencer à le frapper. Heureusement, la police est immédiatement intervenue pour protéger la personne à terre.
Nez fracturé, côtes cassées
« La guerre est déclarée »
Une fois encore, ce sont les défenseurs de la vie qui ont payé leur entêtement à vouloir sauver 6 taureaux de leur funeste destin. Malheureusement, les taureaux auront tout de même été sacrifiés sous les applaudissements du public, tandis que les anti-corrida auront souffert de la violence des amateurs de tauromachie. Certains aficionados appellent même ouvertement à s’en prendre physiquement aux manifestants lors des corridas à venir, suite à cette action. « À Palavas, les antis ont envahi la piste et aspergé les chevaux et rejoneador de peinture rouge ! Pour des prétendus défenseurs des animaux ils se dévoilent ! Ecoloterroristes ! Qu’ils se pointent à Alès ou à Nîmes, la France a déclaré la guerre au terrorisme ? NOUS aussi ! », indique notamment la page Facebook 2000 jeunes pour défendre la corrida. « La guerre est déclarée, c’est marrant parce qu’ils sont tellement courageux qu’ils vont dans de petites arènes, venez à Mont-de-Marsan on va vous recevoir bande de lâches », ajoute un internaute.
Les affrontements ne sont donc pas prêts de s’arrêter, et l’escalade unilatérale de la violence semble de mise… Cela dit, comment 6 personnes sautant dans une arène peuvent-elles se protéger face à un tel déferlement de violence, alors qu’elles sont en si petit nombre, et non attachées les unes aux autres, mais dispersées sur la piste ? C’est une intéressante question à soulever au vu de l’augmentation des violences, et de l’impunité des agresseurs dans le monde taurin (pour rappel, voir Rodilhan 2011, où l’affaire de notre journaliste tabassé par des aficionados à Arles).