Au Portugal, la corrida est, parait-il, moins cruelle qu’ailleurs puisque le taureau n’est pas mis à mort en public. En fait, il l’est mais hors des yeux des spectateurs, soit parce qu’on le laisse agoniser des heures, soit parce qu’on l’achève pour en vendre la viande plus vite. Et son sort n’est pas plus enviable puisqu’il a subi les mêmes tortures avant de mourir.

Mais, quelles que soient les variantes dans ses pratiques, un torero reste avant tout un sadique narcissique puisqu’il se réjouit de la souffrance qu’il inflige à un animal et se glorifie de la montrer au plus grand nombre. Il y a quelques jours, l’un d’entre eux, Joao Moura Jr, célèbre torero portugais, vient de confirmer son profond déséquilibre mental à la face du monde.

Il a récupéré pour son usage personnel un taureau sorti des arènes et l’a fait massacrer par ses chiens.

Cette pratique abominable était courante en Angleterre au 17e siècle. Les “séances” se tenaient deux fois par semaine à Londres et assez couramment dans les autres villes du pays. Les chiens utilisés étaient des bulldogs (dont il faut se rappeler que le nom signifie “chien à taureau” en anglais). Il s’agissait d’un spectacle mais également d’une pratique usuelle pour mettre les taureaux à mort avant d’être débités pour la boucherie. Elle est devenue illégale en 1835 avec la Loi sur la Cruauté envers les Animaux (Cruelty to Animals Act) qui interdisait également les sévices sur les chiens, les ours et tous les autres animaux.

Près de 180 ans plus tard, Joao Moura pensait, lui, qu’il avait le droit de faire subir tout ce qu’il voulait à un taureau. Il devait trouver cela non seulement beau mais même digne d’admiration puisqu’il a photographié toute la scène à de multiples reprises et mis les photos en ligne sur son compte Facebook pour s’en vanter. C’est dire s’il était fier de ses actes et s’il les revendiquait.

Sa page Facebook a été supprimée, mais les photos ont pu été copiées et sont désormais diffusées pour témoigner du degré de cruauté inimaginable que peuvent atteindre ces ordures ignobles que sont les toreros. Joao Moura a, de plus, été dénoncé aux autorités portugaises pour répondre de ses actes.

Je parie qu’il n’a même pas compris pourquoi. Si lui a le droit de torturer des taureaux et qu’il est même payé pour le faire, pourquoi serait-ce mal qu’il pousse ses chiens à le faire ? Voilà une question que devraient se poser tous les législateurs des pays où la corrida existe encore. Si la corrida est une si belle activité culturelle, alors torturer des animaux doit être autorisé sans limites. Sinon, il faut interdire toutes les formes de torture sans exception.

Au-delà des suites judiciaires de cette affaire sordide, la preuve est faite que pour ces tortionnaires adulés par un ramassis de pervers, supplicier des taureaux et des chevaux en public n’est pas suffisant. Dès qu’ils le peuvent, ils poursuivent ailleurs leurs obsessions criminelles à l’encontre des animaux pour assouvir leurs pulsions les plus viles.

Car, pour un Joao Moura qui a eu la stupidité de frimer, combien d’autres font de même sans se montrer ?

Et ils appellent ça un art…

Remerciements à Anti par qui j’ai appris cette information

Retrouvez ce billet sur le blog d’Anna Galore.

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