SHAKA PONK : DES BETES DE SCENE AU SECOURS DES BETES QU’ON SAIGNE
Depuis plusieurs semaines, le CRAC Europe était en lien direct avec le groupe Shaka Ponk, son staff et d’autres associations afin de préparer au mieux les actions pour dénoncer l’ignominie des corridas à l’occasion de leur concert dans les arènes nîmoises. Récit.
Un travail de fond avec les artistes
Les positions de Shaka Ponk sur la corrida ne sont plus un mystère pour personne. Dans le cadre de leur prestation prévue à Nîmes, les musiciens ont contacté le CRAC Europe afin de mettre au point une médiatisation de la dénonciation des sévices endurés par les taureaux lors des corridas.
Plusieurs actions ont été prévues et organisées non seulement avec le groupe, mais également avec nos partenaires Peta, One Voice et les militants du COLBAC. Des discussions quotidiennes avec Frah, Sam et les militants ont porté leurs fruits pour une longue journée marquée par le rejet de la cruauté et qui s’est terminée tard dans la nuit.
Une visibilité maximale pour les taureaux
Dès l’arrivée du bus de Shaka Ponk, un petit groupe de militants du CRAC Europe et de One Voice était présent pour les accueillir avec des panneaux « Merci Shaka ».
La presse a été au rendez-vous : Cyril Vaucelle, président du CRAC Europe, a répondu à de multiples interviews. Il a salué la position courageuse et sans ambiguïté des artistes et a précisé la position de l’association : la fête, oui ! la corrida, c’est non !
L’action principale coordonnée de notre association s’est déroulée à proximité des arènes à 17 heures 30 avec des visuels dénonçant le paradoxe français : une écrasante majorité de la population qui rejette la corrida et curieusement une absence de décision politique pour que cesse le carnage.
Vers 18 heures, les responsables des associations présentes (CRAC Europe, One Voice et Peta) ont été conviés à une conférence de presse privée dans les coulisses (reportages à venir), des échanges marqués par la sympathie et la reconnaissance ont eu lieu avec les membres du groupe. Pendant ce temps, les militants du CRAC Europe de One Voice et du Colbac continuaient leur action à l’extérieure jusqu’à 21 heure. L’art a ensuite repris ses droits : la musique et les festivités pouvaient s’élever des arènes.
Des bêtes de scène au secours des bêtes qu’on saigne
Les militants du CRAC Europe se sont vus placés dans la tribune présidentielle, afin de profiter au mieux du concert. Places occupées normalement par l’élite des aficionados pendant les tueries. Outre le fait que les Shaka Ponk sont incontestablement des bêtes de scènes, de nombreux messages anti-corrida ont été distillés tout au long du spectacle. Dans une scénographie époustouflante qui n’appartient qu’à eux, les artistes ont fait vibrer les arènes nîmoises à la couleur des taureaux. Ces derniers étaient présents dans les esprits, en filigrane, en égard à leurs vies si absurdement et cruellement abrégées en public, pour le plaisir de quelques-uns.
Le point culminant a été atteint lorsque Frah a entraîné le public dans une « danse circulaire » dont il était le centre, au rythme d’une musique frénétique, mimant le taureau auquel il rendait hommage. Le public s’est mis à tourner à la fin des paroles fortes prononcée par le leader du groupe, alors que des milliers de flashs de portables s’allumaient.
“Pour chacune de ces lumières, il y a un taureau qui mérite le respect, l’humilité et la bienveillance, ça c’est pour eux […] Pour chacune de ces lumières, il y a un être vivant qui a besoin de notre respect et de notre humilité. Pour ces taureaux qui sont tombés ici, nous allons faire une grande danse […], une danse circulaire, pour offrir à ces taureaux… un pardon.” Frah du groupe Shaka Ponk pendant le concert
Notre émotion était à son paroxysme. Les arènes vibraient pour « célébrer la vie » et en mémoire des suppliciés dont le sang est répandu aussi atrocement qu’inutilement.
La suite de ce moment d’exception, c’est le clip de Peta réalisé avec Shaka Ponk, c’est le lien étroit tissé avec ces gens de biens, c’est d’avoir vécu ce temps où les arènes de Nîmes ont rejeté la corrida, témoignant d’une réalité qui se traduit dans les sondages.
Encore merci Shaka ! Revenez quand vous voulez ! Pour chanter et militer.
Ensemble pour l’abolition des abominations.
#StopCorrida
CM