Analyse du rapport de la Chambre régionale des comptes sortie 06 mars 2025 sur le fonctionnement de la tauromachie espagnole  à Nîmes , partie 2
==> A retrouver  en intégralité ici <== 

La corrida, bien que présente dans l’identité culturelle de Nîmois, voit son importance relative diminuer face aux férias et autres festivités taurines.

Les férias de Nîmes, notamment celles de Pentecôte et des vendanges, attirent un public très large, avec 1,9 million de visiteurs en 2023. En comparaison, seulement 100 000 spectateurs ont assisté à un spectacle tauromachique dans les arènes la même année. 100 000, un chiffre bizarrement rond qui peut laisser supposer une possible estimation haute.
Ces chiffres nous donnent la proportion des gens qui viennent faire uniquement la fête par rapport à ceux venant voir aussi des animaux souffrir: 95% des gens venant aux ferias de Nîmes ne vont jamais aux corridas.

Si autrefois la corrida était l’élément principal des férias, ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’événementiel autour des férias s’est diversifié et comprend désormais de nombreuses animations culturelles, festives et touristiques, qui attirent un public plus large, familial et moins spécialisé.

Les ferias génèrent d’importantes retombées économiques, notamment pour les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du commerce local. En 2023, la taxe de séjour perçue pendant les férias a été deux fois plus élevée que celle des autres périodes de l’année.

En revanche, l’impact économique spécifique de la corrida est plus difficile à évaluer, car elle est intégrée à un ensemble d’activités plus vaste. Les retombées sont donc principalement associées aux férias dans leur ensemble plutôt qu’à la tauromachie en particulier. Seuls la fierté des aficionados peuvent les laisser affirmer, sans aucune source, que sans corrida il n’y aurait pas de feria ni retombés économiques.

Cette évolution s’observe aussi ailleurs. Par exemple à Palavas-les-Flots, la municipalité a mis fin aux corridas en 2017 tout en maintenant sa “Féria de la Mer”, centrée sur des animations taurines festives, mais sans mise à mort. Au passage, elle a économisé 80 000 euros de subventions publiques par an qu’elle donnait au club taurin local pour organiser les tueries (2 corridas soit 12 animaux sacrifiés). Nous n’avons jamais entendu depuis 8 ans maintenant les commerçants de Palavas se plaindre de l’absence de corridas dans les arènes.

En Catalogne, les corridas ont été interdites en 2011, puis réautorisées en 2016 après une décision de la Cour constitutionnelle espagnole. Pourtant, depuis cette ré-autorisation, aucune localité catalane n’a choisi de réintroduire la corrida dans ses festivités. La page est tournée de manière démocratique par manque d’intérêt des politiques et du public.

Enfin, bien que la corrida reste une pratique identitaire, son attractivité décline, et elle est progressivement remplacée par d’autres formes de festivités taurines et populaires.

Ainsi en 20 ans en France, il est passé de 159 spectacles de tauromachie espagnole à 98 en 2023 (1), la barre symbolique des 100 est franchie. Cela correspondons à une baisse de 38% en 20 ans. La crise économique et les prochaines échéances municipales de 2026 devraient encore accélérer l’effondrement encore trop lent pour les taureaux.

La corrida est vouée à disparaitre, accélérons l’histoire.

#stopCorrida #municipales2026 #municpales2026sanscorrida 

CV

Sources dans le rapport de la Chambre régionale des comptes:

  • Synthèse générale (pages 5-6)
  • Section 3 : La corrida nîmoise s’inscrit dans une tradition festive plus large (pages 48-52)
  • Analyse des retombées économiques et touristiques des férias (pages 50-52)

 

 

 

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