Compte rendu de la conférence tenue au Cactus Bar à Le Quesnoy (59)
Un groupe tendance rock, un autre + le musicien solo tendance anarcho-punk qui décoiffe !
Je suis intervenu aux alentours de 23h15, après le groupe rock et le musicien solo.
J’ai adopté le même format que lors de ma première conférence. À savoir dans un premier temps projection, avant toute présentation, du film de Jérôme : le langage de la haine. Cela a l’avantage d’obtenir immédiatement une attention optimale du public, littéralement « subjugué » par les images et la musique.
Puis présentation de l’association, du contenu d’une corrida et des turpitudes du monde tauromachique à l’aide d’un diaporama.
Le tout durant une petite heure.
Donc hier soir une vingtaine de personnes présentes au sein de l’établissement, moins que l’affluence habituelle d’après le gérant. Cela s’explique en grande partie par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région à partir de 18 heures, qui ont duré 3 bonnes heures, et qui ont causé pas mal de dégâts ici ou là.
Néanmoins satisfait car le public présent a littéralement accroché, sidéré par les choses qu’il a apprises : pour certains que la corrida se pratique en France, pour tous la barbarie que subit le taureau et la protection dont bénéficie la mafia des arènes de la part du fanatique installé à Matignon.
Applaudissements soutenus et messages de sympathie à la fin de la conférence pour, selon les dires des spectateurs, remercier le CRAC pour son travail d’information et son combat pour faire disparaître cette aberration.
L’un des spectateurs présents, travaillant apparemment au sein de la faculté de Lille (je ne sais pas trop quel poste il y occupe), m’a avancé l’argument suivant : nous devrions essayer de réaliser ce travail d’information au sein du monde universitaire, car de nombreuses conférences s’y tiennent sans que le personnel de direction s’y intéresse, laissant l’organisation entre les mains des enseignants ou des étudiants. Ce qui nous permettrait d’éviter toute éventuelle censure.
Il a pris mes coordonnées et s’est engagé à voir ce qu’il pourrait obtenir de ce côté au sein de la faculté de Lille, où il connaît apparemment une ou deux personnes qui seraient intéressées par la démarche. À suivre donc.
Derrière ma conférence, le groupe Non Acquis qui a assuré un set d’1h30 très électrique avec pour final le morceau intitulé CRAC en hommage à notre association, morceau dont l’inspiration est venue à l’un des membres qui avait assisté à ma conférence à Cartignies en juillet dernier.
Voilà pour la partie concert.
J’ai discuté un peu avec le gérant du café, histoire d’en savoir un peu plus sur les pressions qu’il avait subies pour annuler l’accueil de la conférence. Vraiment tragi-comique. Je vous rapporte le dialogue que le gérant du café m’a conté. Ce n’est pas forcément les mots exacts qui ont été échangés, mais l’esprit y est.
Donc jeudi dernier, un commandant de brigade de gendarmerie l’appelle et lui affirme la chose suivante : « Nous savons que vous allez accueillir David Joly au sein de votre établissement samedi soir ».
Le gérant avait donné son accord pour la conférence à l’un des membres du groupe Non Acquis. Ce dernier avait réalisé des affiches avec le logo du CRAC et en stipulant que se tiendrait une conférence sur la corrida animée par « le délégué départemental du CRAC ».
Il n’avait pas précisé mon nom et le gérant du bar ne le connaissait donc pas. Ce qui lui a fait répondre au commandant de gendarmerie : « Euh, non, pas du tout, je ne sais même pas qui est cette personne. »
Après un blanc de quelques secondes, le gendarme décontenancé : « Vous n’allez pas recevoir des gens du CRAC ? »
Le gérant : « Ah, d’accord, donc si David Joly est un représentant du CRAC, y’a des chances qu’il soit effectivement chez moi samedi. Mais là, vous voyez, vous m’apprenez son identité. »
Le gendarme : « Êtes-vous au courant qu’il risque d’y avoir des débordements et des violences ? »
Le gérant : « Ah bon ? Et sur quelles bases ? »
Le gendarme : « Parce que vous allez accueillir des représentants d’une association radicale qui est déjà à l’origine de nombreux cas de violences physiques. »
Le gérant : « Écoutez, d’après ce que j’en sais, il s’agit d’une conférence contre la corrida. Et vous savez, ici dans le Nord, y’a pas vraiment de risque de croiser des fanatiques de corrida qui pourraient vouloir en venir aux mains en entendant des arguments qui ne leur plairaient pas. »
Le gendarme : « Toujours est-il qu’il nous est nécessaire aujourd’hui d’évaluer le dispositif de sécurité que nous devrons déployer devant votre établissement samedi, et il est dans votre intérêt de collaborer à cette évaluation. »
Le gérant, à la fois goguenard et énervé d’avoir perdu son temps au téléphone : « Écoutez, faites ce que vous voulez, mais entre nous, y’a vraiment rien de plus urgent à faire que contrôler une conférence sur la corrida tenue dans un café ? Moi j’en ai pas vraiment l’impression. Au revoir Monsieur. »
Fin de la discussion. Tout à fait d’accord avec le gérant du bar, y’a vraiment rien de plus urgent en ce moment dans le Nord. En ce moment, à titre d’exemple, il y a une vague d’incendies de voitures dans la commune d’Halluin, près de Lille, mais apparemment tout le monde s’en tamponne puisqu’il faut dans le même temps contenir des terroristes qui organisent des conférences…
Samedi soir, on a eu droit à la présence de 2 RG. Ils sont arrivés à 20h45 et l’un d’eux a directement demandé au gérant où était la personne qui allait assurer la conférence. Il l’a donc amené à moi. Le RG (qui bien sûr ne s’est pas présenté comme tel), m’a simplement indiqué être venu car intéressé par ma conférence (ben voyons !) et m’a demandé à quelle heure j’allais la débuter. Je lui ai répondu que je ne passais pas avant 23 heures.
Ils sont repartis du café, un peu décontenancés de devoir attendre jusque-là (venant certainement de Lille, à une heure de route, ils pensaient peut-être rentrer plus tôt à la maison). À 22h30, ils sont réapparus. J’ai débuté à 23h15 et une heure plus tard, lorsque j’en avais fini, ils n’étaient plus là.
Apparemment, ils ont quitté les lieux en plein milieu de la conférence, avec certainement la certitude de l’inutilité de leur venue et le sentiment amer d’avoir perdu leur temps.
Pour finir, je vous mets en pièce jointe une photo de la soirée avec l’ensemble des groupes et les paroles du titre hommage au CRAC : c’est du punk, c’est brut de décoffrage, mais perso j’adore !!
Amitiés à tous.
CRAC
Ce matin parmi 100
J’ai été sélectionné
Les autres dont le sang
Inonde l’étal des bouchers
Pour un combat d’égal à égal
Mes cornes ont été limées
Les nerfs à vif j’ai hurlé
Plus moyen de m’repérer
Dans un caisson enfermé
À coups de batte m’ont frappé
Sacs de sable projetés
Les reins, ils m’ont brisés
Sans boire ni manger
Dans l’arène, j’suis débarqué
La boucherie va commencer
Plaisir de me torturer
D’la torture à l’état pur
Le combat est truqué
Ils s’prennent pour des gros durs
Mais aucune chance ne m’est laissée
Supplice de la pique
Mon calvaire n’est pas terminé
Tercio de banderilles
Harpons dans l’dos plantés
Arène inondée de sang
Impossible de respirer
Le matador s’est pointé
Les poumons m’a transpercés
Les 3 tercios joués
Ces enculés m’ont achevé
Queue et oreilles coupées
Le reste chez l’boucherTOUT ÉTAIT JOUÉ D’AVANCE
JE N’AVAIS AUCUNE CHANCE
TOUT ÉTAIT PLANIFIÉ
BARBARIE LÉGALISÉE
TOUT ÉTAIT JOUÉ D’AVANCE
JE N’AVAIS AUCUNE CHANCE
TOUT ÉTAIT PLANIFIÉ
BARBARIE LÉGALISÉEPlus d’public pour cette boucherie
5% d’arène remplis
Soutien des politiques
Et subventions publiques
Spectacles en déficit
Personne pour la tauromachie
De nombreux politiques
Dont Valls et Sarkozy
Soutiennent cette barbarie
Et diffèrent les procès
Mais dépêchent des CRS
Et légitiment ces SS
Manifestants réprimandés
Lynchés, menacés, gazés
Mais leur cause perdure
Et finira par gagner
Tous derrière le CRAC
Tous avec l’ALF
Tous derrière le CRAC
Tous avec l’ALF
TOUT ÉTAIT JOUÉ D’AVANCE
JE N’AVAIS AUCUNE CHANCE
TOUT ÉTAIT PLANIFIÉ
BARBARIE LÉGALISÉE
TOUT ÉTAIT JOUÉ D’AVANCE
JE N’AVAIS AUCUNE CHANCE
TOUT ÉTAIT PLANIFIÉ
BARBARIE LÉGALISÉE