Cette action est partie d’une idée qui est très vite devenue évidente : les « Fous Chantants » rendent hommage à Renaud, Renaud est anticorrida, on va faire une action « concerts oui – corrida non ».

Tout fut donc préparé dans le plus grand secret avec Sophie ( l’Ecureuil ), Sylvie (la Prof), Linda (ma gonzesse, celle que j’suis avec) (1), et la complicité des copains du réseau  qui ont fourni du matos. Facile alors avec cette belle photo du parigot dans son jardin du Vaucluse portant  notre tee-shirt et ces autres tout aussi parlantes (merci Thierry).

Pour rappeler l’engagement de l’artiste Séchan, il suffit d’écouter ses chansons et de parcourir les coupures de presse, on compile tout ça et, emporté par un délire créatif, je me fends de quelques vers un peu boiteux pour coller à l’actualité. On déclare la manif et on fait imprimer, la Prof va fouiner du côté des musicos et m’appelle : « ils répètent dans le parc ! On va les cueillir à la sortie ! »

Nous voilà donc le vendredi soir à aborder les Fous Chantants qui arrivent après l’apéro par grappes de 3, 4 ou 8 et à répéter le message, informer, faire signer la pétition. Ensuite, direction les arènes où nous les attrapons avant la dernière répétition. Accueil positif de la part des choristes dont la plupart ignorent qu’il y a des corridas à Alès. Nous apprenons aussi que leurs subventions sont en baisse (de 20 000 Euros) .

Le jour « J », tout est prêt ! Ceux de Montpellier ont  récupéré les banderoles à Nîmes,  les Ardéchois descendent de leurs montagnes et les Alésiens nous rejoignent . Je constate en arrivant que  les keufs de la nationale ne se sont pas déplacés, il n’y a que la police municipale, ils commencent à nous dire qu’on n’a pas le droit de mettre une table et d’installer le stand, on s’en fout ! Dès 19h, la rue est pleine de spectateurs qui font la queue et ça commence : nous étalons les banderoles et allons à la rencontre du public en fendant cette foule dense.

Nous abandonnons l’idée du stand. Aude et Christine sont de chaque côté de la banderole un peu comme des Maillols (tu sais bien les statues du jardin des Tuileries) (2). Les gens prennent volontiers les tracts mais soudain nous nous apercevons que la milice police municipale les confisque à l’entrée ! Cricri prend des photos, Cyril filme…

Le boss arrive.  JP, qui voulait juste nous faire un coucou et nous serrer les paluches, se voit obligé d’intervenir et ça, ça énerve Max, c’est qu’il est libre Max ! Libre de faire ce qu’il veut dans sa ville, de décider qu’on n’entre pas dans les arènes avec un tract à la main et il s’énerve ! Il veut montrer, le Roustan, qu’il a des roustons et il veut aller au baston (comme le prolo va au charbon) (3).

Si ses potes l’avaient pas r’tenu il nous aurait mangés un par un ! (4) (voir communiqué de Jean-Pierre). On continue donc en avertissant les arrivants des mesures prises par la mairie, et des spectateurs trouvent des astuces pour cacher le tract compromettant : dans le soutien-gorge, dans la culotte…

« Dédé la soudure » nous a rejoint et recueille les signatures, ça dure jusqu’à 22h ! Linda répond aux procorridas en récitant l’article 521 du code pénal, elle montre aussi sa pancarte avec les dessins de Charlie.  Sophie est en femme-sandwich avec une pancarte fixée sur son sac a dos qui dépasse de la foule. On se relaie pour les tracts, la pétition, les banderoles, on discute, on argumente…

Quand le concert commence, nous décidons démocratiquement d’aller descendre quelques bibines au troquet du coin. En passant, nous couvrons les voitures avec les tracts qui restent. Devant la guinguette, il y a un rassemblement de voitures et motos vintage. Sergio qui est un biker nous montre où il faut mettre le tract sur une Harley : derrière le phare. La photo de Renaud sur une vielle bécane, ça le fait grave !

Et voilà ! La soirée se finit au bistrot avec des blondes, des brunes, des rousses et des ambrées (je parle des bières) . Les plus courageux finiront le tas de tracts en rentrant récupérer leur bagnole.

Merci donc à André, Christine, Sophie, Jean-François, Nathalie, Nora, Cyril, Aude, Serge, Joëlle, Linda, Jean-Pierre, Sylvie et à tous ceux qui nous ont écoutés et soutenus ce soir-là. Si, bien entendu, il est primordial d’être présents quant des corridas sont programmées, ce type d’action aux arènes, comme à Nîmes, me semble important. Nous y rencontrons un autre public et  trouvons des soutiens. Vu le résultat, ça valait le coup ! 266 signatures et plein de contacts, dont de nouveaux adhérents au CRAC.

J’ai emprunté quelques phrases au répertoire de Renaud :

(1), (2) Ma gonzesse (Album ma gonzesse)
(3) Baston ! (Album Marche à l’ombre)
(4) Pochtron (Album Morgane de toi)

Et une dernière :

Je ne suis qu’un militant
du parti des oiseaux
du soleil des enfants
de la terre et de l’eau
(Déserteur, album Morgane de toi)

Gérard SABA
Militant du CRAC

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